Centre du Patrimoine Arménien, Valence
« Nous nous trouvons à présent dans un étroit lieu de passage, semblable à un tunnel, sous un plafond noir rabaissé oppressant. A gauche, depuis le sol, une lumière blafarde éclaire une grande photo grise de 5 mètres de large sur 3 mètres de haut. Bordée par une grille évoquant une clôture en barbelés, elle représente des Arméniens sur la route de la déportation en Asie Mineure. Depuis l’arrière-plan gauche, flou et surexposé, une longue file d’hommes, de femmes et d’enfants traverse en diagonale jusqu’au premier plan, beaucoup plus net. Tous portent des foulards pour se protéger du soleil. Certains ont la tête baissée, d’autres regardent le photographe. Au premier plan, à droite, une femme et sa fillette, un ballot à la main, se détachent du groupe et nous fixent, éblouies par le soleil. Sous une chaleur accablante, leurs ombres se découpent sur le sol aride. A l’arrière-plan, derrière la maigre végétation composée de buissons et de quelques arbres, on devine une montagne désertique.
La photo a été prise durant l’été ou l’automne 1915 par le diplomate américain Leslie A. Davis en poste à Kharpert de 1915 à 1917. Pour les besoins de la scénographie de l’exposition, elle a été retournée. Elle fait face à un mur de béton gris. Cette scénographie austère et presque concentrationnaire met en scène l’histoire douloureuse du peuple Arménien. »
Mémorial des enfants d’Izieu (Ain)
« Vous vous trouvez face à la maison dans laquelle vivaient les 44 enfants juifs de la colonie d’Izieu. Construite sur un étage, elle est blanche avec des fenêtres aux encadrements bleu pâle et des volets de même couleur. Une lucarne et une cheminée se dressent sur le toit de tuiles rouges. Un escalier en pierre de trois marches, encadré de ferronneries blanches, conduit à un perron. Deux portes aux boiseries bleu pâle surmontées d’une verrière donnent accès aux lieux. Le perron de la maison se prolonge à gauche par une immense terrasse en pierre entourée de barrières en ferronnerie blanche. Elle domine des prés descendant en pente douce jusqu’à un bras du Rhône qui serpente dans la vallée. Le massif de la Chartreuse se dresse dans le lointain. De hautes falaises crayeuses encadrent le site empreint de sérénité.»
Affiche de l’exposition « Le juif et la France »
« Le document devant vous est une affiche rectangulaire pour l’exposition « Le juif et la France ». Les contours du nord et de l’ouest de la France sont représentés en blanc sur fond noir. Le nom du dessinateur, Michel Jacquot, est inscrit en majuscules blanches au-dessus de la Bretagne. L’est du pays disparaît sous le visage noir et gris d’un homme juif de trois quarts, tête baissée. Ses yeux à demi fermés sous des sourcils noirs encadrent un énorme nez crochu descendant sur une bouche lippue. »
Centre d’Information du Public de la Centrale du Bugey
« Bienvenue à la centrale du Bugey. A 500 mètres sur votre gauche, se dressent quatre aéros ou tours de refroidissement. Ces cheminées de béton strié de 125 mètres de haut, en forme de sablier, sont disposées en carré. Elles crachent des nuages de fumée en continu. Au pied des aéros, un ensemble de constructions grises jouxte un immense parking jalonné de lampadaires au pied vert de style ancien. Le bâtiment d’accueil occupe le premier plan à votre gauche. Sa façade est couverte de pierres apparentes. L’entrée est abritée par un auvent blanc en béton ondulé reposant sur des piliers.»
« Sur la troisième colonne, un dessin représente l’environnement autour de la centrale. Le Rhône traverse de haut en bas une plaine parsemée d’arbres. En haut, un voilier s’approche d’un barrage en béton d’où s’échappent deux gerbes d’eau. Sur la partie basse du fleuve, une péniche navigue à côté d’une passe à poissons et se dirige vers une écluse. Sur la gauche du panneau, des vaches broutent dans les prés. A droite, une route serpente le long du Rhône. Deux voitures y circulent près d’un groupe de maisons blanches aux toits rouges. »