Petit Palais, Paris
Le Combat du Giaour et du Pacha, Eugène Delacroix
« La toile verticale de 73 centimètres de haut par 61 de large offre un plan serré sur le combat des deux cavaliers. Au premier plan à droite, le cheval blanc musculeux du pacha, s’élance sur la gauche, les deux pattes gauches repliées. Une large blessure rouge sombre étoile sa robe blanche au-dessus de sa patte avant gauche. Sous sa crinière jaune pâle, sa tête s’abat sur celle du cheval brun du Giaour, qui tente de lui mordre le poitrail. Le pacha barbu, couché sur sa monture blanche, est coiffé d’un turban orange et vêtu d’un habit vert et doré. Sa cape rouge sombre doublée de gris clair s’envole derrière lui. Un yatagan, sabre à lame recourbée, pend sur sa culotte rouge bouffante près d’une gourde en peau orangée. Son pied chaussé d’une babouche dorée est appuyé contre le flanc de sa monture. De sa main droite, il lève un poignard au-dessus du Giaour. De l’autre, il tente de le repousser. »
Lugdunum, Lyon
Mosaïque des jeux du cirque
« Nous voilà à présent devant une mosaïque rectangulaire à fond noir en calcaire et marbre. Elle mesure 4,97 mètres de long sur 3,02 mètres de large et représente dans sa partie centrale une course de quadriges (chars attelés de 4 chevaux.) La scène centrale, reproduite en version tactile sur notre droite, représente une course dans ses différents moments : le départ, la course elle-même et la fin, suggérée. Les personnages administrant la course sont tous vêtus de bleu ciel. Sur le côté gauche, 8 hautes stalles en bois jaune safran, réparties en 2 blocs de 4, sont représentées à plat. Au milieu, 3 personnages se tiennent sur une tribune surmontée d’un auvent blanc festonné. Au centre, le magistrat présidant les courses tient un mouchoir blanc (mappa), qu’il lâchera pour donner le départ. À gauche de la tribune, l’opérateur est juché au-dessus des stalles. De profil, les jambes fléchies, il actionne un grand levier en bois permettant leur ouverture. Au pied de la tribune, un personnage regarde la course. »
MAC, Lyon
World Markets, Wang Du
« Cette sculpture monumentale est une immense feuille métallique mise en boule. Elle évoque une cocotte en papier géante froissée. En effet, les creux et les plis alternent sur sa surface polie. De profil, la sculpture peut également faire penser à un énorme rhinocéros. Figé sur la pelouse, il semble prêt à charger sur le parc de la Tête d’Or. Entre ses deux énormes pattes, filtre un triangle de lumière. Toute la surface de la sculpture est imprimée de l’agrandissement d’une page de journal économique en anglais. Les plis faisant alterner ombre et lumière rendent certains mots et images illisibles. D’autres, au contraire, attirent l’attention et reviennent plusieurs fois, comme “Markets”. Tous ces mots sont à la fois des déchets d’informations et un reflet rétrospectif de la réalité. Ils couvrent en tous sens la surface brillante qui réfléchit la lumière et dans laquelle se reflètent les bâtiments de briques et les passants. Avançons maintenant sur la pelouse et touchons la sculpture. »
Musée d’art et d’archéologie de Valence
Nymphe endormie, Louis-Pierre Deseine
« La nymphe est allongée face à nous en chien de fusil sur un lit aux draps froissés, comme raidis et aplatis par un long repos. L’étoffe épouse et accompagne la pesanteur et le mouvement du corps alangui. Elle met en valeur la courbe voluptueuse des hanches et des cuisses épanouies en marbre blanc veiné de noir. A droite, la tête est à demi renversée en arrière sur un oreiller bordé d’un volant en dentelle. La nymphe est profondément endormie, les yeux fermés et la bouche entrouverte sur ses dents parfaitement alignées. Sa longue chevelure souple se déploie derrière sa petite oreille droite. Un bras replié sous sa tête, l’autre épouse la rondeur de son sein et retombe sur le drap. Le poli et le brillant du marbre soulignent également la sensualité subtile de la nymphe. »